Pour accompagner la réforme des rythmes scolaires, la municipalité d’Agen a décidé d’installer des pointeuses pour les élèves de ses écoles, en état de fonctionnement dès la rentrée prochaine. L’utilisation d’un dispositif de pointage fait évidemment gronder les parents d’élève, tant l’action de « pointer » porte l’image d’une contrainte professionnelle à des fins de pure surveillance, et par extension, de sanctions punitives qui semblent prématurées, une fois placé dans le contexte de l’éducation, et donc inadaptées.
Déjà au sein des entreprises, et pour une majorité d’employés, la pointeuse est vue comme un abus de pouvoir, une intrusion dans la vie, une omniscience de la part des patrons dérangeante, qui connaissent alors les heures d’entrée et de sortie et s’en servir même pour des absences justifiées. Alors habituer ses enfants, dès l’école, à passer leur petite carte devant une pointeuse, ressemble à du conditionnement décidé en haut lieu pour répandre et rendre commun le geste de passer son badge à la badgeuse, plus tard, en entreprise.
Pourtant, le succès de l’utilisation de dispositif de pointage (pointeuses/badgeuses) au sein d’entreprises de toute taille (de la TPE au grand groupe industriel) ne dérive pas d’une utilisation à des fins pénalisantes. C’est avant tout un gain de temps non négligeable dans l’édition de la fiche de salaire, dont s’occupe un logiciel de pointage, qui calcule donc automatiquement le juste salaire dû (en validant les heures supplémentaires et en prenant en compte les taux horaires de nuit ou du week-end) en considérant les congés maladies et absences. Dans le cas des pointeuses à l’école, on gagnerait alors du temps enfin consacré à l’éducation en supprimant l’appel par les professeurs.
L’autre point fort, grâce au suivi des horaires de présence, c’est l’adaptation du programme de la journée ou de la semaine, ou le fait de faire tourner facilement des équipes. Concernant la pointeuse scolaire d’Agen, elle vient aider la municipalité à organiser les activités périscolaires en validant les présences futures des élèves souhaitant y consacrer leur fin de journée.
Plus qu’une atteinte à la liberté donc, il s’agit ici d’organisation pure et simple, à condition évidemment d’éviter tout abus dans le traitement des données personnelles : en effet, la mairie n’a pas besoin de connaître l’absence de ses élèves. C’est sur ce point qu’il faut rassurer les parents d’élève, ce qu’a du très bien faire les mairies et écoles de Bordeaux ou de Montauban qui ont installé depuis un moment des dispositifs de pointage sans qu’aucun scandale n’en résulte.
Pour plus d’informations sur les pointeuses et badgeuses : www.pointeuses-badgeuses.fr
Source :
http://www.ladepeche.fr/article/2014/06/23/1905601-une-pointeuse-a-l-ecole-a-la-rentree.html