Il y a 4 ans, l’ANSES publiait un rapport concernant l’utilisation de laits végétaux chez les enfants. Les risques étaient clairement dénoncés, pourtant ils sont encore nombreux à en consommer.
Des conséquences graves pour l’enfant
Votre enfant est allergique aux protéines de lait, vous vous tournez naturellement vers les boissons végétales. C’est une erreur, et elle peut avoir de graves conséquences. L’agence nationale de sécurité sanitaire alerte les parents sur les carences qu’entrainent la consommation de ces laits, qu’ils soient végétaux ou d’origine non bovine.
En effet, dans son rapport de mars 2013, l’ANSES rappelait les nombreux signalements liés à la consommation de ces laits : complications infectieuses, carence, malnutrition voire décès, entre 0 et 1 an, période la plus importante dans la croissance des enfants, ces boissons sont à éviter.
Dans le rapport, on peut lire : « En moyenne, le poids de naissance est multiplié par 3, la taille croît de près de 50 % et le poids du cerveau passe de 300-400 grammes à plus d’1 kg à l’âge d’un an ». L’allaitement maternel et les laits infantiles spécifiques sont les seuls à pouvoir couvrir les besoins nutritionnels des plus petits. Les laits de brebis, ânesse, chèvre ou encore jument ne sont pas adéquats. Ils ne contiennent pas suffisamment d’énergie, de protéines, de lipides ou encore de minéraux et oligo-éléments. Consommés de façon prolongée, ces laits sont dangereux.
Le problème, c’est que de nombreux parents passent à côté des symptômes de carences. Si certains enfants présentent des atteintes plus graves, celles-ci sont pourtant bien là et ont des conséquences sur le long terme. Le développement cérébral peut être touché.
La question de l’allergie
Si les parents se tournent vers ces laits, c’est souvent suite à un diagnostic, celui de l’allergie. On estime que 8 % des bébés suivent actuellement un régime particulier alors qu’ils ne seraient que 2 % à en avoir vraiment besoin. Les salles d’attente sont pleines de parents qui soupçonnent une allergie à la protéine de lait de vache. Pour en être sûr, l’enfant doit passer un examen spécifique, qui débute par un interrogatoire sur l’alimentation et le mode de vie, puis se poursuit par un test « de provocation orale en double aveugle », qui consiste à donner deux biberons aux bébés, l’un contenant du lait de vache. Si l’enfant réagit, le diagnostic est clair.
Une directive européenne stipule que : « aucun produit autre que les préparations pour nourrisson ne peut être commercialisé ou autrement présenté comme de nature à répondre à lui seul aux besoins nutritionnels des nourrissons normaux en bonne santé pendant les premiers mois de leur vie jusqu’à l’introduction d’une alimentation complètement appropriée. » L’ANSES souhaite voir apparaître sur les étiquettes une indication concernant « la composition nutritionnelle en énergie, macronutriments, minéraux, oligo-éléments et vitamines, et d’autre part qu’ils ne conviennent pas à l’alimentation des enfants âgés de moins d’un an et que leur utilisation peut être à l’origine d’accidents graves. »
À retenir : jusqu’à 6 mois, l’allaitement est préconisé, à défaut les laits infantiles 1er âge. Dès 4 mois, il est possible de passer au lait de suite ou au lait 2e âge.