A 10 jours du baccalauréat, Diplomeo est allé sonder les sentiments des terminales au sujet du bac. Ce bac est-il bien adapté aux élèves ? Qu’en est-il de la réforme de février 2018 à l’horizon 2021 ?
Bac 2018 : un examen compliqué
Une confiance mitigée
Si 63% des sondés pensent obtenir le bac, il apparaît que 28% ne veulent pas se prononcer et que 3% pensent carrément ne pas l’obtenir du tout. Si on zoome sur les différentes filières, on constate que seulement 43% des élèves de filières générales sont confiants vis-à-vis du bac contre 60% en filières professionnelles. Entre les filles et les garçons, les filles sont les plus stressées, à 78% contre 56% des garçons. Peu de confiance, donc, en filière générale, et un peu plus pour les filières pro. Au niveau des révisions, c’est compliqué également : à 10 jours des examens, en effet, 27% des élèves interrogés n’avaient pas commencé leurs révisions. Plus globalement, 70% des terminales se pensent en retard dans leurs révisions.
La signification du bac pour les jeunes
C’est la portée symbolique de l’examen qui est importante pour eux : ils sont en effet 75% à penser qu’il est essentiel d’obtenir le bac pour réussir sa vie. 55%, un peu plus de la moitié donc, veulent obtenir le bac dans le but de poursuivre leurs études. Ils sont 44% à vouloir le bac « tout court », et sont cependant 56% à le vouloir avec mention.
Bac 2021 : quel examen pour demain ?
A l’horizon 2020, une grande volonté de réformer un vieux système se fait sentir… Et tant mieux, d’ailleurs. C’est Pierre Mathiot, directeur de Sciences Po Lille et professeur à l’université, qui fut chargé par Jean-Michel Blanquer, d’écrire un rapport mettant en avant des pistes de réforme pour l’examen du baccalauréat, mais aussi, plus largement, du lycée.
La nouvelle signification du baccalauréat
Jean-Michel Blanquer prône un « baccalauréat plus égalitaire », lors de la présentation de sa réforme, le 14 février 2018. Oui, parce que ministre actuel de l’Education Nationale veut « en terminer avec le bachotage ». Il est donc question d’instaurer un système « plus représentatif du travail des élèves » sur le long terme afin de redonner du sens à ce diplôme. En effet, d’après Pierre Mathiot, « aujourd’hui, le bac fonctionne sur le mode du sprint. » Il est donc temps, pour lui, de mêler l’endurance au sprint, en répartissant l’évaluation du bac en un contrôle continu puis des épreuves finales. Une autre forte volonté se fait sentir, celle de rehausser l’importance du français, qui devient prioritaire, avec l’ambition d’ « améliorer l’expression écrite et orale des élèves ». Enfin, le nouveau baccalauréat devrait donner toutes les armes aux élèves pour entrer dans la cours des grands, c’est-à-dire entrer dans le monde des études supérieures, ou dans le monde du travail.
Des modifications à partir de la seconde : plus de confiance, (un peu) moins de stress, plus d’endurance ?
Pour le début de l’année de seconde, est prévue la mise en place d’un test numérique de compétences, afin d’évaluer le niveau en français et en maths des élèves.
Pour la première, les filières générales seront remplacées par les spécialisations : les élèves en ont trois à sélectionner dès la fin de la seconde, parmi les onze proposées. Le Ministre de l’Education Nationale veut en effet donner « un choix qui correspond aux goûts du lycéen ». De plus, le fait de laisser aux élèves un libre choix des matières de spécialisation qu’ils veulent étudier, c’est aussi contribuer à leur réussite, en donnant aux élèves les moyens de réellement s’intéresser à ce qu’ils apprennent.
Mais la grande nouveauté de cette réforme est surtout le contrôle continu : il s’immiscera dans la vie des élèves dès la classe de première avec des épreuves dites « ponctuelles », communes à tous les élèves. Les disciplines mises en évaluations seront celles du tronc commun. En bref, ce contrôle continu est un bac blanc amélioré.
Comptant comme 40% pour l’obtention du bac, il contribuera peut-être à donner aux élèves une certaine confiance en leurs capacités et cela les motivera probablement à travailler régulièrement leurs cours, en arrêtant la méthode des révisions de dernière minute.
Quant aux élèves de terminales, ils garderont deux des spécialisations de leur année de première. Ils auront, pour le tronc commun, une deuxième session d’épreuves communes en décembre. Quant aux épreuves type « examen », elles seront au nombre de quatre et vaudront 60% de la note finale : philo, les deux matières de spécialisation à l’écrit et un oral final, que les élèves prépareront durant leur deux dernières années de lycée.
Le baccalauréat existe depuis des lustres et ces changements semblent assez positifs. A voir maintenant ce que ça donnera…