Depuis une soixantaine d’années, les États-Unis étaient connus pour être importateurs net de gaz naturel. Une tendance qui semble s’être inversée suite à la décision, sous Barack Obama, de commencer à exploiter le gaz de schiste.
Un retournement qui pourrait bien avoir des conséquences majeures sur le prix de cette énergie au niveau mondial.
Gaz naturel : un changement de paradigme
Sur le continent américain, c’est pendant longtemps le Canada qui a démontré sa capacité à atteindre l’indépendance énergétique. C’est pourquoi ce n’est pas dans cette direction que les exportations étatsuniennes risquent de se tourner.
En revanche, le Mexique, qui n’est pas encore, il faut croire, séparé des USA par un mur, pourrait bien être en demande croissante de gaz naturel durant les années à venir.
Le pays limitrophe des États-Unis, n’a en effet pas pu ou pas voulu faire des investissements suffisants pour pouvoir construire des infrastructures lui permettant d’extraire son propre gaz.
Les détails de ce processus ici.
De manière étonnante, malgré la baisse des prix du gaz naturel, subséquente à l’arrivée sur le marché du gaz de schiste, ce dernier n’a pas connu de baisse de production.
Au contraire, celle-ci n’a pas cessé d’augmenter, et avec elle les capacité techniques en matière d’extraction et de raffinerie.
Mais la question qui se posera de la façon la plus aiguisée dans les années à venir reste celle du gaz naturel liquéfié. Cette méthode permet en effet d’exporter du gaz à l’extérieur du continent, afin de conquérir les marchés européens ou asiatiques. En effet, les prix y sont beaucoup plus élevés que sur le continent américain, ou le Henry Hub, indice spécifique au nouveau monde, est plus bas que jamais.
Contrairement au Canada, les USA ont donc parié sur les exportations côté atlantique afin d’alimenter les gazinières européennes.
Toutefois, cette ouverture reste très lente, puisqu’en 2017, ce ne sont que 2 bcf/j qui ont transité des deux côtés de l’océan.
Côté pacifique, l’évolution est encore plus laborieuse, puisque si quelques projets sont envisagés côté Canada, rien n’est encore en cours pour l’instant.
Et en France ?
Les prix du gaz naturel n’ont cessé de baissé depuis la libéralisation du marché de l’énergie, en grande partie au bénéficies des usagers.
En revanche, l’imminence du Brexit fait craindre à certains observateurs une renégociation à la hausse de son coût à l’international.
Une possibilité qui serait bien difficile de vérifier aujourd’hui, mais qui pourrait couper la baisse des tarifs dans son envol.
En effet, à partir du moment où la quasi-totalité du prix du gaz naturel européen est indexé sur le National Balancing Point britannique, on peut s’attendre à une revalorisation bilatérale des accords commerciaux, que Bruxelles le veuille ou non.
C’est donc un élément à prendre en compte si votre offre énergétique dépend des tarifs réglementés : si ceux-ci ont, jusqu’à maintenant, plutôt fait jouer vos factures à la baisse, il se pourrait bien que ce soit tout à fait l’inverse dans les mois à venir.
Devant ce manque de visibilité géopolitique et économique quant à l’évolution du prix du gaz naturel, mieux vaut ne pas faire une confiance aveugle au cours du prix de l’énergie. La meilleure stratégie a adopter, en attendant d’en savoir plus, est peut-être de concentrer ses efforts sur les économies d’énergies.
Pour ce faire, n’hésitez pas à réclamer les fameux Certificats Économies d’Énergie qui viennent d’être étendus par Nicolas Hulot, ministre de l’environnement, jusqu’à 2020.